AFP
12/01/10
"Je ne vais rien changer à mes propos. D'ailleurs, je ne pourrais pas le faire, puisque ce sont des propos qui ont été (validés) par la Commission européenne, j'ai parlé au nom de la Commission", a déclaré M. De Gucht à la presse à l'issue de son audition par le Parlement européen, chargé de vérifier ses compétences avant sa prise de fonction prévue en février.
"Si les autorités congolaises veulent me parler du commerce, elles peuvent aussi venir à Bruxelles", siège de la Commission européenne, a ajouté l'ancien ministre belge des Affaires étrangères, qui entretient depuis des années des relations très difficiles avec le président de la RDC Joseph Kabila.
Commissaire à l'Aide au développement depuis la mi-2009, M. De Gucht avait mis en doute en décembre l'efficacité de l'aide à l'ex-colonie belge, en relevant que la Commission européenne dépensait beaucoup en matière d'aide humanitaire et de programmes visant à rétablir l'Etat de droit en RDC.
"Le problème est quelle est l'efficacité de tout cela au bout du compte, si vous n'avez pas d'interlocuteur approprié dans l'arène politique", avait-il dit. M. De Gucht avait également évoqué l'"énorme gâchis qu'est devenue la RDC, un pays où presque tout est à refaire, à commencer par la reconstruction de l'Etat, dont l'absence est au coeur du problème".
Ces propos avaient immédiatement déclenché un tollé à Kinshasa, où l'on estime qu'ils relèvent du "racisme". Début janvier, les autorités congolaises ont indiqué avoir signifié à Bruxelles que la présence de M. De Gucht n'était "pas souhaitée" sur leur territoire après ces déclarations.
M. De Gucht s'est depuis prévalu du soutien de la Commission européenne, en particulier de celui de son président, José Manuel Barroso, et de la nouvelle diplomate en chef de l'Union européenne, Catherine Ashton.
Interrogé à l'issue de son audition, au cours de laquelle la question congolaise a été à peine abordée par les eurodéputés, il a rappelé que Mme Ashton avait "convoqué" pour ce début de semaine l'ambassadeur congolais mais indiqué qu'il "ne savait pas" si cette réunion avait déjà eu lieu.
AFP