AFP
09/05/09
JOHANNESBURG (AFP) — Le tribun populaire Jacob Zuma, élu cette semaine président de l'Afrique du Sud, prête serment ce samedi à Pretoria devant 30.000 partisans et une centaine de délégations étrangères, dont des représentants des régimes controversés nord-coréen et soudanais.
M. Zuma, le chef du Congrès national africain (ANC) qui a remporté haut la main les élections législatives du 22 avril, a été élu président mercredi par le Parlement.
Il deviendra officiellement samedi le quatrième chef d'Etat sud-africain depuis la chute du régime post-apartheid en 1994. L'ANC, qui a combattu le régime ségrégationniste, a toujours remporté ces quinze dernières années les élections générales et raflé la présidence.
M. Zuma, 67 ans, prêtera serment peu après 11H00 (09H00 GMT) dans l'imposant bâtiment de l'Union qui sert de siège au gouvernement et abrite les bureaux de présidence.
Il s'adressera ensuite à la foule attendue devant ce prestigieux édifice qui domine Pretoria, la capitale administrative.
Une trentaine de chefs de gouvernement ou présidents et un total d'une centaine de délégations étrangères sont attendus pour la cérémonie, selon le ministère des Affaires étrangères.
Parmi les pays confirmés, certains sont particulièrement controversés comme la Corée du Nord, représentée par le numéro 2 du régime Kim Yong Nam, et le Soudan, qui envoie une délégation gouvernementale alors que le président Omar el-Béchir est sous le coup d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI).
Sont aussi attendus le roi Mswati III du Swaziland, dernier monarque absolu d'Afrique, et le président zimbabwéen Robert Mugabe, au pouvoir depuis 1980 et dont le pays connaît une crise économique sans précédent. Des affiches "Mugabe rentre chez toi" ont été placardées à Pretoria peu avant l'investiture.
Cette liste de personnalités attendues samedi a été diffusée alors que l'organisation américaine Human Rights Watch (HRW) appelait le futur président sud-africain à "mettre les droits humains au coeur de sa politique étrangère", en particulier au Zimbabwe et au Soudan.
La Grande-Bretagne, ancienne puissance coloniale, a elle choisi d'envoyer son ministre pour l'Afrique, Lord Mark Malloch-Brown, les Etats-Unis leur représentant pour le Commerce Ron Kirk, et la France sa secrétaire d'Etat aux droits de l'Homme Rama Yade.
La présence de Nelson Mandela, le très respecté premier président noir sud-africain aujourd'hui âgé de 90 ans et à la santé chancelante, n'était pas confirmée vendredi.
Enfin, Pretoria a affirmé qu'Israël avait empêché l'envoyé spécial du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas de se rendre en Afrique du Sud.
M. Zuma va prendre ses fonctions après avoir survécu à plusieurs scandales. "Comme la poêle Tefal, chez Zuma rien n'accroche", notait cette semaine le journal The Star. Il a notamment survécu à un procès pour viol et à des années d'enquête pour corruption.
Cet autodidacte polygame, membre de l'ethnie majoritaire zoulou, bénéficie d'un impressionnant soutien populaire.
Il annoncera dimanche la composition de son gouvernement, qui devra s'attaquer à deux chantiers prioritaires, la lutte contre la pauvreté et l'amélioration des services publics déficients. Un défi de taille pour la première puissance économique du continent, qui s'apprête à entrer en récession.
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