AFP
14/12/08
L'Ouganda, la République démocratique du Congo (RDC) et le Sud-Soudan ont lancé une opération militaire conjointe dimanche contre les rebelles ougandais de l'Armée de résistance du seigneur (LRA) dans le nord-est de la RDC, selon un communiqué commun.
"Les forces armées de l'Ouganda (UPDF), de la RDC (FARDC) et du Sud-Soudan (SPLA), dans une opération commune de leurs services de renseignement, ont lancé une attaque ce matin du 14 décembre contre les terroristes de la LRA de Joseph Kony dans les forêts de la Garamba de la République démocratique du Congo", frontalières du Sud-Soudan, indique ce communiqué.
Le texte est signé des chefs des services de renseignements des trois protagonistes.
"Les trois forces armées ont attaqué avec succès (…) et détruit le principal camp de Kony, appelé camp Swahili, en y mettant le feu", a précisé le texte, qui a ajouté que les combats se poursuivaient.
Le sort de Joseph Kony lui-même, soupçonné de se cacher dans le nord-est de la RDC, n'a pas été précisé.
La LRA est active dans le nord de l'Ouganda, ravagé depuis plus de 20 ans par une des guerres civiles les plus longues et les plus brutales d'Afrique, qui a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué le déplacement de près de deux millions de personnes.
Ses troupes se livrent régulièrement à des raids dans les pays voisins de l'Ouganda, dont la RDC, le Soudan et la République centrafricaine.
Un processus de paix a été lancé en 2006, et le gouvernement ougandais a paraphé en avril dernier un accord de paix global, mais Joseph Kony, recherché par la Cour pénale internationale (CPI), a fait faux bond à plusieurs reprises, réclamant la levée préalable des mandats d'arrêt lancés contre lui et ses principaux lieutenants.
Pendant ce temps, la LRA a continué à commettre des atrocités dans des zones isolées dans les pays voisins de l'Ouganda.
Le 9 décembre, Kampala avait accusé Kinshasa de ne rien faire pour pourchasser Joseph Kony.
Contacté dimanche par l'AFP, le porte-parole de la LRA David Nyekorach-Matsanga a indiqué qu'il n'était pas informé du raid militaire, tout en le condamnant.
"Si c'est vrai, c'est une provocation très regrettable et la LRA saura se venger. Cela a été perpétré par des militaristes de l'armée ougandaise qui veulent détruire le processus de paix", a-t-il déclaré.
"J'ai rencontré le président ougandais (Yoweri Museveni) cette semaine et il m'avait assuré qu'il n'y aurait pas d'attaque sur la LRA".
De son côté, le porte-parole militaire de la Mission des Nations unies en RDC (Monuc), le lieutenant-colonel Jean-Paul Dietrich, a affirmé avoir été informé de l'opération mlitaire conjointe mais que l'ONU n'y participait pas.
"La Monuc n'a pas été impliquée dans les préparatifs de l'opération, mais elle avait été informée par l'Ouganda", a-t-il déclaré à l'AFP joint depuis Kinshasa.
AFP