Antoinette K. Kankindi

Nairobi, 24/02/07    

Les média de Kinshasa commentent avec exultation la réception du Programme du Gouvernement Gizenga, à qui le quotidien le plus lu a même accordé la mention « passable ». Très bien que tout cela semble porter une certaine lueur d’espoir. Celle-ci pourtant est trompeuse puisque encore une fois nous nous trouvons devant une manœuvre distrayante et dilatoire. En effet l’armée angolaise, hier appelée à la rescousse par le pouvoir à Kinshasa pour protéger les 2115 kilomètres de frontières qui séparent le Congo de l’Angola, maintenant est passée à une occupation offensive du territoire congolais. Comme c’est devenu coutume, Gizenga, Kabila et leur Communauté Internationale alliée se taisent ! Un silence non plus surprenant mais toujours choquant !

Pendant ce temps, les FDLR, force négative par excellence, par l’entremise de certains de ses porte-parole, crie à l’occupation du territoire congolais par les congolais eux-mêmes se referant aux brigades mixées du Nord-Kivu. Le LRA de Joseph Kony boude les possibles accords de paix en quittant le Soudan et se replie, pour la nième fois, dans ce qui est devenu son territoire d’occupation dans la province orientale congolaise. Si l’on peut comprendre que les FDLR finalement faisant face à une force qui va mettre fin à leurs exactions sont désormais aux abois et disent n’importe quoi, on a cependant du mal à croire un Kamitatu minimisant l’occupation angolaise. Les FDLR sont, par ailleurs, forts entre autres, du soutien de la Monuc qui est passée de la détermination de les renvoyer au Rwanda à préconiser une négociation politique en leur faveur. Avec le Congo, pas avec leur propre pays !

Pourquoi continue-t-on à prendre le peuple pour absolument ignorant ? L’occupation angolaise est une agression en bonne et due forme, exactement comme dans le cas du Koweit envahi par l’Irak au début des années 1990. Nous avons assisté, alors, à un déploiement de forces digne d’une guerre mondiale, un ballet diplomatique au niveau des sphères internationales les plus huppées avec hochement de tête approbateur de tout le monde et bien entendu le tapage médiatique adéquat. Si Kabila, Gizenga, Kamitatu, Ghonda et consort sont de connivence avec l’Angola, la Communauté Internationale qui s’est tellement investie dans le processus de démocratisation de la RDC, en revanche, n’a aucune raison de se taire. Il y a lieu de se demander ce qui se passe réellement au sein des chancelleries à Kinshasa.

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