AFP
16/11/08
L'émissaire de l'ONU en République démocratique du Congo (RDC), Olusegun Obasanjo, a annoncé dimanche être parvenu à un accord avec le chef rebelle Laurent Nkunda pour la mise en place d'un comité tripartite afin de faire respecter un cessez-le-feu armée/rebelles.
"Nkunda a réaffirmé qu'il croyait en un cessez-le-feu mis en application et respecté par les deux parties", a expliqué M. Obasanjo à Goma, capitale de la province du Nord-Kivu, de retour d'une rencontre avec le chef rebelle.
"Il veut que le gouvernement assume la responsabilité du cessez-le-feu" pour ceux que M. Nkunda considère comme les alliés de Kinshasa, a expliqué l'ex-président nigérian, en référence aux groupes armés qui combattent aux côtés de l'armée congolaise.
"Je lui ai expliqué qu'on ne peut pas assumer la responsabilité des actions de ses alliés", a-t-il poursuivi.
Ce comité "sera composé d'un membre du CNDP (rébellion du Congrès national pour la défense du peuple), d'un membre du gouvernement. Pour le troisième membre, j'ai pensé que ce serait la Monuc (Mission des Nations unies en RDC), mais Nkunda a objecté la Monuc en tant qu'institution", a encore expliqué M. Obasanjo.
Le chef rebelle n'a cependant "pas d'objection à un individu" issu de la Monuc, selon l'envoyé spécial de l'ONU.
Aucun cessez-le-feu n'a encore été conclu entre armée et rebelles depuis la reprise des hostilités fin août. Le 29 octobre, le CNDP a décrété un cessez-le-feu unilatéral, mais les affrontements se poursuivent, les deux camps se rejetant la responsabilité de ces violences.
M. Nkunda a également "donné son accord au maintien de corridors pour faire face à la crise humanitaire mais il a dit: +à condition que le gouvernement lève ses barrages+", toujours selon l'ex-président nigérian.
Interrogé sur une possible rencontre entre M. Nkunda et le président congolais Joseph Kabila, M. Obasanjo a répondu: "Pas maintenant, j'attends d'autres discussions exploratoires".
La rencontre entre les deux hommes s'est déroulée à Jomba (80 km au nord-est de Goma) le matin-même de la reprise de violents combats entre l'armée et la rébellion 60 km plus au nord, autour de la ville stratégique de Kanyabayonga.
M. Obasanjo, qui a été nommé début novembre envoyé spécial de l'ONU pour la RDC, s'est rendu cette semaine en Angola, un allié fidèle de la RDC, puis vendredi à Kinshasa pour y rencontrer notamment le président Kabila. Arrivé samedi à Goma, il devait s'envoler ensuite pour Kigali, selon la Monuc, alors que le gouvernement congolais accuse le Rwanda de soutenir la rébellion, ce que Kigali dément.
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