El Memeyi Murangwa
21/02/07
A lire la presse paraissant à Kinshasa, le Premier Ministre semble préparer l’opinion sur l’état de lieu avant même la remise- reprise devant être effectuer entre les ministres sortants et ceux entrants au gouvernement. A lire les colonnes de la presse Kinoise, les caisses de l’état congolais sonnent déjà vide. C’est comme si les vice-présidents et ministres sortants profitant de la recréation seraient passés ces derniers mois à la vitesse supérieure en engageant d’innombrables dépenses (déficit de 47 Millions US $ pour janvier et février 2007) dans un « déplacement » pour ne pas dire détournement sans nom. Le constat d’après les quotidiens paraissant à Kinshasa est amère, le Premier Ministre trouve un coffre fort béant et vide.
Au vu de ce qui précède, une évaluation de la gestion pendant la transition demeure nécessaire. La RDC ayant un compte au rouge devra ne fut ce que présenter un bilan quoi que négatif aux bailleurs de fonds et surtout convaincre les institutions de Bretton Woods qui devront bien s’assurer que la transparence sera appliquée avec rigueur. Si ceux qui ont vidés les caisses de l’état peuvent sortir par la grande porte, certains jouissant même d’une immunité, et d’autres reconduits même aux affaires, convaincre les préteurs sera très difficile pour le Patriarche Antoine Gizenga. Le monde occidental ayant très peu de sentiment est loin de croire en la bonne foi et aux bonnes intentions du premier ministre. Jadis, il était très facile de prêter l’argent au Zaïre de Mobutu, disposant d’une hypothèque. Le tissu économique existait dans son entièreté, la Gécamines et les compagnies minières avaient le monopole de l’exploitation des minerais (cuivre, cobalt, diamant, or, zinc et uranium). Les usines tournaient 24/24 vendant dans un circuit formel 85% des produits raffinés sortants des usines métallurgiques. Les entreprises minières arrivaient bien à prendre en charge leurs personnels et contribuaient largement au budget de l’état. Aujourd’hui les choses se présentent autrement avec un tissu économique délabré et détérioré volontairement par la vente des mitrailles, mais surtout l’exploitation artisanale et clandestine des minerais. L’insécurité généralisée et le manque criant d’expertise chez les nouveaux animateurs de l’exécutif, ne favorisent pas un climat de confiance pouvant canaliser les capitaux en RDC. Il est plus qu’impérieux que la remise et reprise se fasse et que soit enfin dégager les responsabilités pour pouvoir envisager un avenir meilleur avec des méthodes de gestion saines. Rééditer l’exploit du Premier Ministre Cyrille Adoula, père des brigades financières s’avère une tache difficile pour ce nouveau gouvernement. Tout ceci ne rassure pas un lendemain voulu meilleur par le Premier Ministre Antoine Gizenga, qui comme le pauvre fonctionnaire de l’état quitte la maison au grand matin sans pourvoir à la ration alimentaire de sa famille, promettant à son épouse de ramener quelque chose « sporadique », à la tombée de la nuit.
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