CNDP
04/11/08
Très matinal, ce dimanche 02 novembre 2008, le Général-Major Laurent NKUNDA MIHIGO. Non pour aller à la messe –adventiste du 7ème jour, il était au culte du sabbat hier- mais pour rejoindre à Kichanga une grouillante équipe de 21journalistes internationaux représentant pas moins de10 organes de presses. S’étant vu refuser par les FARDC l’autorisation d’emprunter la route Goma-Sake pour se rendre au QG du CNDP, à Kichanga, ils se sont tapé le tronçon Goma-Rutshuru-Kalengera-Tongo –Mulimbi-Bishusha-Kichanga : un véritable parcours de combattant pour aller à la rencontre d’un homme d’exception. Un Chef militaire en guerre contre son gouvernement et à chaque fois victorieux sur les troupes de celui-ci, un leader doué d’un sens politique très poussé et qui vient d’en administrer une fois de plus la preuve en s’arrêtant aux portes de Goma. Une ville qui l’attendait, mais dont il pressentait le drame qui allait s’y dérouler par le fait d’une coalition militaire en débandade et responsables de crimes innommables. Une Ville dont en séance plénière, l’Assemblée Nationale avait annoncé la chute entre les troupes du CNDP.
La veille, au chef-lieu du Territoire de Rutshuru, les journalistes avaient eu l’occasion d’assister à une cérémonie au cours de laquelle les représentants des déplacés proclamèrent leur libération des camps de concentration où le pouvoir kabiliste les maintenait depuis plusieurs années et en faisait un fonds de commerce politique avec la complicité d’ONG internationales qui trouvaient là leur raison d’être. Lorsque la coalition des troupes gouvernementales fut défaite par le CNDP, comme un seul homme, les déplacés de Rutshuru se mirent debout et coupèrent en moins de temps qu’il ne faut pour le dire les liens qui les maintenaient sous l’emprise des extrémistes magrivistes et panadistes.
Des esprits mal tournés, malintentionnés et cyniques ont prétendu que le CNDP les avait forcés à quitter leurs prisons. Mais, en guise de démenti cinglant, dès samedi matin, les déplacés de KIBUMBA qui avaient fui en compagnie des troupes gouvernementales vers Goma, reprirent en masse le chemin du retour vers les zones libérées par le CNDP. Au grand dam des ONG internationales qui n’eurent d’autre choix que de les accompagner, tout en les suppliant d’accepter le retour dans les camps, en vain. Le peuple congolais aspire, malgré le mépris des donateurs intéressés, à un peu de dignité tout de même.
Samedi après-midi, sous escorte de la MONUC sur un tronçon Rutshuru-Kalengera-Tongo nouvellement conquis par le CNDP, les journalistes ont repris leur expédition champêtre. Une fois arrivés à Tongo, les casques bleus leur ont dit textuellement : maintenant que vous êtes en territoires CNDP, vous pouvez continuer tous seuls, vous n’avez plus rien à craindre. A peine sortis de Tongo, leurs véhicules 4X4 s’embourbèrent à cause du mauvais état de la route consécutif à des pluies torrentielles. Des motos dépêchées de Kichanga par l’exécutif du CNDP vinrent heureusement à la rescousse des hôtes du Chairman qui, dans une ambiance bon enfant, se montrèrent enchantés par ce dépaysement inattendu, mais ô combien apprécié. Cela fait partie de l’expérience du vrai journaliste de terrain.
C’est dimanche à 11h00 que le Général-Major Laurent NKUNDA s’est présenté en chair et en os devant les journalistes dont certains pensaient toujours que le scoop de Colette BRAEKMAN sur la mort du Chef du CNDP était vrai. La journaliste-vedette du quotidien belge « Le Soir » paraissant à Bruxelles avait, en effet, donné le Chairman pour mort et cela par deux fois en moins d’un mois. Ce n’était donc qu’hallucinations vespérales d’une vieille fille ménopausée, mais toujours aiguillonnée par les démons de midi, à moins que ce ne soit par les billets verts de la « Kabilie ».
Apres une introduction dans laquelle il a dénoncé la gouvernance irresponsable, indigne et corrompu au sommet de l’Etat congolais, le Chairman du CNDP a brossé en brièvement les maux qui rongent la société congolaise. Ils trouvent leur source dans la manière dont les dirigeants congolais se comportent dans l’exercice des fonctions publiques auxquelles ils accèdent. Ils s’adonnent à la corruption et à la pratique des antivaleurs incompatibles avec l’Etat de droit. Il a fustigée l’injustice et la violation des droits humains et des libertés publiques à tous les niveaux du pouvoir, il a dénoncé les arrestations arbitraires et surtout les derniers massacres et pillages orchestrés dans la ville de Goma par les unités FARDC –FDLR/PARECO en débandade. Le Chairman a réclamé des sanctions exemplaires contre les chefs militaires qui ont été incapables de contrôler leurs hommes.
Le Chairman a indiqué les raisons pour lesquelles le CNDP est passé du stade de la revendication à celui de la libération. Un leadership qui ne sait pas ou ne veut pas se mettre à l’écoute des citoyens qui l’ont élu, qui pactise avec les bourreaux de son propre peuple, qui en maintient délibérément une partie en exil et dans des camps de réfugiés hors du pays, qui s adonne à la prédation des ressources nationales et dérive lentement mais sûrement vers l’autocratie, un tel pouvoir doit être combattu et si possible renversé.
"Nous rêvons d’un Congo libre, libéré des antivaleurs, où tous les citoyens seront égaux devant la loi et seront également protégés par la loi, un Congo doté d’un Leadership responsable, possédant une vraie vision et une vraie ambition, un grand Congo réconcilié avec son peuple et avec ses voisins, un Congo qui sera le moteur du développement économique et social de toute l’Afrique, un Congo qui respecte ses partenaires, un Congo restauré dans sa dignité et dont les congolais seront fiers ", a conclu le Général-Major Laurent NKUNDA MIHIGO.