01/10/08
CNDP
La situation militaire est relativement calme sur les différentes lignes de front. Toutefois, la coalition gouvernementale continue à acheminer des renforts en hommes et en matériels sur différents axes stratégiques. Le secteur de TONGO, en particulier offre aujourd’hui l’image d’une tête de pont pour les préparatifs en vue d’un assaut final sur KITSHANGA et KIROLIRWE, selon le commandement de la coalition. Il y a de l’électricité dans l’air et l’explosion n’est sans doute plus qu’une question d’heures ou de jours.
Ceci est d’autant plus vrai que le Chef d’Etat-major Général des FARDC, le Lieutenant-Général Dieudonné KAYEMBE, s’est autorisé des discours bellicistes assortis d’ultimatums devant la presse de Goma. Au cours d’une conférence de presse tenue à Goma ce mardi 30 septembre, Dieudonné KAYEMBE a proféré de sérieuses menaces à l’endroit du CNDP pour le contraindre à rentrer dans le Programme AMANI, sans quoi, une action punitive sera menée contre lui. Il a ajouté que son état-major avait désormais la maitrise de la stratégie du CNDP, que toutes ses positions stratégiques se trouvaient dans le collimateur des FARDC et que ces dernières se trouveraient à 7Km seulement de la cité de KITSHANGA, l’une des places fortes du CNDP.
En dépit des évidences sur le terrain, l’on se demande pourquoi le gouvernement se permet des discours bellicistes ? Deux explications : le réarmement moral de la coalition, ensuite enrayer le flot des adhésions massives au CNDP constatées ces derniers jours dans les différentes villes du Pays.
Sur le front, le gouvernement recourt aux bombardements intensifs comme stratégie de discrédit du CNDP. Ses bombes occasionnent la peur et la panique et provoquent des déplacements massifs des populations que la propagande gouvernementale met ensuite sur le compte du CNDP. On connaît maintenant le rôle néfaste qu’ont joué certains députés provinciaux et nationaux dans l’incitation de la population à fuir massivement leurs milieux afin de ne pas légitimer le CNDP. Les déplacés de Mugunga, de Nyanzale, de Kibumba, de Kiwanja, entre autres, sont les victimes de ce genre de machination. La semaine dernière encore, c’est un député provincial originaire de Bunagana qui s’est rendu à la frontière avec l’Ouganda pour appeler la population à fuir leurs habitations sous prétexte que les FARDC allaient anéantir le CNDP au moyen des bombes et qu’elle risquait d’en être victime. Pour cette fois, personne ne l’a suivi et la population vaque tranquillement à ses occupations. Il s’agit de toucher l’opinion afin de l’amener à condamner l’action du CNDP et occulter la légitimité de son combat. Mais il faut également noter que les êtres humains ne sont pas les seules victimes des bombardements de l’armée gouvernementale. Les bombes tirées par des engins à longue portée finissent dans le Parc National des Virunga, secteur Est frontalier avec l’Ouganda et le Rwanda. C’est ainsi que tous nos gorilles de montagne ont été obligés de se réfugier dans les pays voisins.
Le CNDP estime que la guerre a suffisamment montré ses limites. Elle ne fait qu’accentuer le malheur des populations civiles dont la plupart vivent présentement dans des camps des déplacés. C’est pour, entre autres, cette raison que le CNDP croit qu’il faut donner une chance aux congolais de bâtir une paix durable par des voies pacifiques. Le Programme AMANI ayant échoué, il faut passer à la vitesse supérieure en réunissant autour d’une même table les seuls vrais belligérants en vue de s’atteler très rapidement aux questions essentielles et de ramener définitivement la paix dans le pays. En cas de raidissement du Gouvernement, le CNDP fait savoir qu’il se tient prêt à poursuivre sa lutte contre l’oppression autocratique naissante. Il s’attachera à faire comprendre à un pouvoir sourd qu’il ne peut se prévaloir indéfiniment d’une légitimité purement électorale au détriment d’une légitimité démocratique qui, elle, se mérite au quotidien par une gouvernance responsable et digne, une gouvernance à l’écoute des aspirations les plus profondes des citoyens.
Notre lutte durera aussi longtemps que la dignité du Congo et des congolais ne sera pas restaurée.