Combattre l’exil en soutenant le programme AMANI.

Kivupeace

28/05/08

 

25_mai.jpgrefugies_congolais.jpgLe  25 mai de chaque année, il est organisé dans les camps des refugiés congolais vivant au Rwanda des manifestations de commémoration des massacres dont ils sont des rescapés. Rappelons que ces refugiés évalués à 55 295  repartis dans trois camps perchés tous sur des hauts plateaux du pays des milles collines, sont arrivés au Rwanda fuyant les massacres perpétrés sur eux par leurs compatriotes avec l’aide des FDLR/Interahamwe et autres forces négatives.

Le camp de Kiziba à Kibuye et celui de Gihembe à Byumba abritent à eux seuls 46 592 congolais dont 35% d’enfants  qui sont nés en terre d’exil et qui ne connaissent leur mère patrie que de nom. Ces refugiés sont en majorité les rescapés des massacres de Mudende perpétrés par les génocidaires rwandais ex-FAR interahamwe secondés par les Mayimayi. En effet, en 1996 la coalition des forces négatives FDLR-Mayimayi a traversé la frontière congolaise  pour massacrer plus de 1000 congolais qui avaient fuis les affrontements interethnique au Nord-Kivu.

Le thème principal des manifestations de ce 25 mai 2008, était : « combattre l’exil en soutenant le programme Amani ». Rappelons que le retour des refugiés congolais vivant dans les pays des grands lacs africains et la réinsertion des déplacés internes est l`un des objectifs poursuivis par  ce programme négocié par les kivutiens pour ramener la Paix dans cette partie de la République minée par une insécurité devenue endémique depuis que les refugiés hutu rwandais ont occupés cette partie de la République après avoir commis un génocide dans leur pays. On pouvait lire sur les pancartes des manifestants, « nous sommes fatigués de l’exil », « que les Nations Unies nous aident à rentrer au bercail », « soutenons le programme AMANI qui nous rapatriera », « Que vive le programme AMANI », « soutenons le tripartite gouvernement congolais, rwandais et HCR pour le retour au Pays », « que les FDLR rentrent chez eux », « plus jamais un génocide sur les congolais ».

Dans tous les discours et les témoignages lus ce 25 mai, Les refugiés sont rentrés sur les circonstances qui ont poussé à leur exil et ont soulevé le fait que la cause la plus importante de leur exil existe encore  à savoir la présence des FDLR sur le sol congolais. Ils  ont ainsi exhorté le gouvernement Congolais à appliquer sans tarder les résolutions de l’accord de Nairobi en rapatriant sans conditions les FDLR qui continuent   à semer  l’insécurité sur tous les territoires de l’Est rendant ainsi impossible le retour des refugiés. Ces derniers ont en outre déploré les conditions quasiment inhumaines dans lesquelles ils vivent. «  Nous recevons en guise de ration alimentaire 10 Kg de Maïs et 3Kg de haricots par mois par famille. C’est insuffisant en terme de quantité et de qualité » nous a dit une veuve mère de  7 enfants que nous avons rencontré au centre nutritionnel du camp où les enfants mal nourris reçoivent une ration supplémentaire de bouillie faite d’un mélange des céréales.

Tout en remerciant le gouvernement rwandais qui les a accueilli et les organismes  qui les aident, les refugiés ont déploré le fait que les enfants qui échouent aux examens nationaux ne continuent pas les études et nombreux parmi eux se rendent dans les périphéries à la recherche du travail domestique même si cela est interdit. Les filles reviennent la plus part de temps avec des naissances indésirables sans oublier le SIDA qui le guette juste à la sortie de leur Camp.  

On ne saurait peindre la misère qui sévit dans les camps des refugiés : des enfants malnutris, des orphelins chefs des ménages, des filles mères qui ne connaissent pas les pères de leurs enfants, des sidéens stigmatisés rongés par le désespoir, des chômeurs sans perspectives d’avenir qui se livrent à la débauche, des adultes inaptes à tout travail qui attendent la distribution des vivres chaque fin de semaine, le maque de créativité qui rend ces gens des inadaptés sociaux.

Ici, chacun  à son combat, les uns ne rêvent que du retour à la chère patrie, les autres veulent fuir à jamais le chaos de la mère patrie en postulant pour la réinsertion en Europe ou en Amérique.

 

 

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