MLC
27/05/08
Honorables Présidents,
C’est avec étonnement et indignation que nous avons appris par voie des médias l’arrestation rocambolesque par la Police belge du Président National du Mouvement de Libération du Congo, l’Honorable Jean Pierre BEMBA, en exécution d’un mandat d’arrêt international lancé par la Cour Pénale Internationale. Nous venons par le présent mémorandum solliciter votre implication pour que justice soit faite à l’endroit de l’Honorable JP BEMBA, Président National du MLC.
De même que nous dénonçons les propos. irresponsables tenus sur la radio RFI, par le Ministre Chargé des Relations avec le Parlement, qui estime que l’arrestation de l’Honorable Sénateur Jean Pierre BEMBA est extérieure au Gouvernement de la République et ne pourrait le préoccuper. Nous demandons que les deux Bureaux exigent du Gouvernement une prise de position ferme contre cette procédure cavalière appliquée à un Sénateur et ancien Vice-Président de la République et qui pourrait être utilisée contre n’importe quel membre des Institutions de la République.
Le MLC dénonce la justice partisane à double vitesse pratiquée par la Cour Pénale Internationale et la politisation de la procédure judiciaire initiée par le Procureur près la Cour Pénale Internationale, parce que ni Monsieur Ange Félix Patassé, Président de la République Centrafricaine, à l’époque des faits, et qui avait invité les troupes du MLC, ni le chef d’Etat Major de son Armée, encore moins Monsieur Bozize, chef d’Etat Major de l’armée du Président Patassé, d’abord et Chef des rebelles ensuite contre qui les éléments du MLC avaient combattu, et qui est devenu Président de la République, à la suite d’un coup d’état, n’ont fait l’objet ni d’une quelconque procédure judiciaire encore moins d’interpellation.
Le MLC considère que cette arrestation précipitée, suspecte et arbitraire illustre l’instrumentalisation de la Cour Pénale Internationale par des puissances et des forces obscures dans le dessein de disqualifier le Sénateur Jean Pierre BEMBA et de discréditer le Mouvement de Libération du Congo, et ainsi barrer la route à la volonté irréversible des congolais de réaliser l’alternance démocratique dans le pays.
Le MLC affirme l’existence d’un complot contre la RDC aux fins de perturber le processus de démocratisation et de déstabiliser le pays tout entier pour en faire un espace d’exploitation.
Le MLC considère que son leader paye le prix de son nationalisme et de sa volonté affichée de faire de la RDC un pays fort capable de s’affirmer dans le concert des Nations.
Le MLC Parti Politique affirme avec force que le MLC Mouvement Politico-militaire n’avait jamais planifié .les viols, les vols et autres crimes, ni laisser impunis les éléments indisciplinés de son armée.
Le MLC demande l’implication des Bureaux de deux chambres, Assemblée Nationale et Sénat, pour obtenir de la CPI la réclassification ou mieux l’annulation purement et simplement du .mandat d’arrêt lancé contre le Sénateur JP BEMBA, du fait de l’inexistence du fondement de la classification actuelle.
En effet, il ressort de l’arrêt de la Cour du 24 mai 2008 que le procureur près cette cour a sollicité de la chambre par une « application for request for provisional arrest under artcle 92 », l’arrestation provisoire du Sénateur JP BEMBA, du fait du risque de fuite imminente de ce dernier vers une destination non connue (point 2 de l’arrêt en annexe). Ce qui relève d’une véritable machination.
De même que le Procureur a soutenu dans le même arrêt que le sénateur JP BEMBA avait quitté la République portugaise pour se rendre au Royaume de Belgique dans une demeure à l’extérieur de Bruxelles, et qu’il comptait quitter le 25 mai 2008 (point 3 de l’arrêt en annexe). Ce qui est également faux, car non seulement le Sénateur JP BEMBA a été arrêté dans sa résidence de Bruxelles, mais aussi ce dernier ne pouvait regagner la ROC le 25 mai 2008. Somme toute, la fuite du sénateur JP BEMBA n’était nullement à craindre, contrairement aux allégations du Procureur.
En outre, la célérité avec laquelle l’exécution par la justice belge, le samedi 24 mai 2008 du mandat d’arrêt décerné pourtant vendredi 23 mai 2008 contre l’Honorable Sénateur JP BEMBA, a été effectuée, sent un complot.
Le MLC pense que la Cour Pénale Internationale devrait plutôt se pencher sur les réparations des frustrations de tout genre dont la RDC a été victime. Il faut dénoncer tout cela aujourd’hui pour ne pas tomber sous le charme d’une justice Internationale manipulée. Le MLC entend donc voir la CPI agir en faveur de la ROC pour tous les crimes commis sur notre sol.
Le MLC demande aux autorités judiciaires et politiques belges de considérer la démarche du Procureur près la Cour Pénale Internationale comme strictement politique et de relaxer purement et simplement le Sénateur JP BEMBA.
Le Gouvernement de la République garant de l’ordre public devra autoriser et encadrer les manifestations de protestation que les cadres et militants du MLC vont organiser dans les jours qui viennent.
François Muamba
Secrétaire Général
MLC