Jacques Morel
24/04/11
Le principal méfait de l’industrie nucléaire n’est pas celui qu’on croit. Loin devant le danger qui pèse sur les populations résidant à proximité des centrales électro-nucléaires et des industries en amont et en aval du cycle de l’uranium, le sang des populations africaines que les soudards français ont fait couler, et continuent de faire couler, pour s’assurer le contrôle des régions d’Afrique recèlant des mines d’uranium, constitue un tribut que partisans et opposants des applications dites pacifiques de l’énergie nucléaire feignent tous d’ignorer.
Qui connaît les circonstances dans lesquelles la France est entrée en possession du Niger où se trouvent les principales mines d’uranium d’Areva ? Qui se souvient de cette mission Afrique centrale, cette colonne infernale des capitaines Voulet et Chanoine, qui mit à feu et à sang le pays Mossi (Burkina Faso actuel), le Soudan (Mali actuel), le Niger et le Tchad en 1898-1899 ? Qui se souvient de ces 20 femmes tuées à coup de lance avec leurs nourrissons ce 9 janvier 1899 à Sansané-Haoussa, au bord du fleuve Niger, sur l’ordre du capitaine Voulet ? [1] Qui se souvient que plus d’un millier d’habitants de Birni N’konni, bourg de l’actuel Niger, furent passés par les armes le 2 mai 1899 ? [2] C’est grâce à ces massacres que la France garde le contrôle de cette région encore à l’heure actuelle. Et réciproquement, c’est ce malheureux pays, le Niger, qui est garant de l’indépendance énergétique de la France, comme le Gabon et le Congo Brazza le sont pour le pétrole.[3]