Luigi Elongui
(Afrique Asie Fevrier 2010)
En décembre dernier, Alain Doss, responsable de la Mission des Nations unies en République démocratique du Congo (Monuc), déclarait achevée la traque des rebelles hutu des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) conduite par l’armée de Kinshasa avec le soutien des troupes onusiennes. Entérinée une semaine plus tard par une résolution du Conseil de sécurité, la décision cache mal la faillite de l’opération, dont l’objectif était d’éradiquer du territoire congolais les héritiers des génocidaires au Rwanda en 1994 et le rétablissement de la sécurité au Kivu. Cette région de l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), frontalière du Rwanda, est ravagée par une kyrielle de conflits armés depuis 1993. Certes, la chaîne de commandement des FDLR a été déstabilisée, de nombreuses pertes ont été enregistrées dans leurs rangs et une partie de leurs bases est occupée. Mais ces gains militaires, finalement assez limités, sont à relativiser face au prix payé par la population de la région, prise en tenaille par les belligérants.