Le Monde
18/07/09
Elle a 15 ans et habite Kihonga, dans le Sud-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC). Elle a raconté l'inimaginable aux enquêteurs de l'organisation non gouvernementale Human Rights Watch (HRW), qui l'ont inclus dans un rapport publié à Bruxelles, jeudi 16 juillet.
"Les soldats qui sont venus étaient six. D'abord, ils ont violé ma petite soeur de 3 ans, puis deux d'entre eux m'ont violée pendant que les autres pillaient la maison. Ils ont jeté mon bébé nouveau-né par terre (…) Ils ont emmené ma mère avec eux (…) Je pense qu'elle doit être morte." Ce récit, parmi d'autres, résume les dizaines de milliers d'atrocités qui se sont produites depuis quinze ans dans ce pays déchiré par des guerres à répétition.
"Les violences sexuelles perpétrées par l'armée demeurent généralisées ", note HRW qui s'est concentré sur les exactions des forces armées "régulières" (FARDC), et non sur celles des groupes rebelles qui utilisent eux aussi les viols comme arme de guerre pour terroriser, punir et contrôler les populations.