Par Freddy mulumba kabuayi
30/01/09
Philosophe et théologien congolais, Kä Mana reste confiant sur l’enjeu de la fin de la guerre dans le Kivu. Pour lui, il y a lieu de sauver le Congo et le Rwanda. Il suffit que s’élèvent des voix fortes…
Professeur Kä Mana, vous gardez depuis un bon moment un inquiétant silence sur les événements qui bouleversent notre pays. Alors que l’histoire est prise dans une accélération qui brouille beaucoup de repères et exige de nouvelles clés de lecture, vous donnez l’impression de vous désintéresser de la situation du pays. Que se passe-t-il exactement ?
Il n’y a aucun désintérêt de ma part, encore moins une quelconque volonté de m’enfermer dans un quelconque silence de mort. Il se fait seulement que j’avais besoin de recul pour mieux comprendre l’évolution de la situation de notre pays et pour interpréter certains signaux que j’avais de difficultés à appréhender dans leurs significations particulières et leur sens global. Depuis le débat que mon analyse sur la guerre du Kivu avait suscité en 2008 et tout le fleuve d’injures, de mensonges, de dénigrements et de mises à mort médiatiques incongrues qui se sont abattus sur moi, j’ai voulu savoir si je me trompais ou si c’est une certaine élite congolaise qui, enfermée dans la caverne de ses fausses certitudes, avait pété les plombs, comme dit le langage populaire. Je sais maintenant que dans les problèmes de fond, mon analyse était juste, particulièrement sur un point : le vrai problème du Congo n’est prioritairement ni à Kigali, ni à Washington, ni à Bruxelles, ni à Paris, mais à Kinshasa même, dans le dévoiement de notre leadership politique, intellectuel, moral et spirituel. Les événements me donnent raison, aujourd’hui.
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