Antoinette K. Kankindi
Navarre, 22/01/08
1990, à l'heure où le vent venu de l'Est balayait les régimes autoritaires de l'Europe orientale et centrale, le président français annonçait qu' « il y aura une aide normale de la France à l'égard des pays africains, mais il est évident que cette aide sera plus tiède envers ceux qui se comporteraient de façon autoritaire et plus enthousiaste envers ceux qui franchiront avec courage le pas vers la démocratie ». Avec ces paroles, le président français déclarait pour la première fois que son pays accorderait une prime à la démocratisation des régimes africains. Ce discours se tenait au célèbre sommet franco-africain de la Baule, juin 1990. Il prit alors la peine d'expliquer ce qu'il voulait dire : « lorsque je dis démocratie, lorsque je dis que c'est la seule façon de parvenir à un état d'équilibre au moment où apparaît la nécessité d'une plus grande liberté, j'ai naturellement un schéma tout prêt : système représentatif, élections libres, multipartisme, liberté de presse, indépendance de la magistrature, refus de la censure…A vous peuple libres, à vous Etats souverains que je respecte, de choisir votre voie, d'en déterminer les étapes et l'allure ». Nous connaissons la suite de la contribution de la France à la démocratisation, surtout en Afrique des Grands Lacs, avec son active participation au génocide au Rwanda, et sa responsabilité dans l'instauration des forces qui déstabilisent la RDC depuis 1994.