AFP
16/12/07
GOMA (AFP) — De hauts responsables de la République démocratique du Congo (RDC) et du Rwanda se sont réunis dimanche à Goma (est de la RDC) pour établir un "groupe permanent de suivi" des engagements pris récemment par les deux voisins en faveur de la stabilité régionale.
"Le gouvernement congolais réaffirme son engagement sur les points arrêtés (lors de la rencontre du 9 novembre) à Nairobi", a déclaré le ministre congolais des Affaires étrangères Antipas Mbusa Nyamwisi, en ouvrant les débats.
Le Rwanda est représenté par Richard Sezibera, l'envoyé spécial de Kigali pour la région des Grands Lacs africains, qui a souligné le "réchauffement" des relations avec Kinshasa tout en indiquant que cette rencontre intervenait à un "moment critique" pour la sécurité régionale.
Cette rencontre, qui se tient en présence de représentants des Etats-Unis, de l'Union européenne, de l'Union africaine, des Nations unies et d'ambassadeurs de plusieurs pays européens, doit rendre officielle la création d'un groupe de suivi des engagements pris récemment lors de réunions à Nairobi puis à Addis Abeba.
Au cours des précédentes rencontres, Kinshasa s'est engagé à traquer les rebelles hutus rwandais et a présenté un plan militaire pour les neutraliser, tandis que Kigali s'est engagé à s'abstenir de tout soutien à un groupe armé en RDC, en particulier celui "du chef de milice dissident" Laurent Nkunda.
La réunion de Goma, capitale du Nord-Kivu, se tient dans un contexte explosif: cette semaine, les troupes insurgées ralliées à l'ex-général tutsi congolais Nkunda ont infligé de cinglants revers à l'armée congolaise, reprenant le contrôle de toutes les positions qu'ils occupaient dans cette province il y a plus de trois mois.
Le front s'est stabilisé le 11 décembre autour de Sake (30 km au nord-ouest de Goma), une cité désormais défendue par des Casques bleus.
Fort de ses victoires militaires, Nkunda a exigé l'ouverture de négociations avec Kinshasa sur la base de ses principales revendications: la traque des rebelles hutus rwandais – dont certains ont participé au génocide de 1994 au Rwanda, essentiellement dirigé contre les Tutsis – et le retour des quelque 46.000 Congolais (surtout Tutsis) réfugiés depuis des années au Rwanda.
Les Etats-Unis ont à plusieurs reprises appelé Nkunda à rendre les armes et à s'exiler pour éviter un bain de sang au Nord-Kivu.
Dans le même temps, ils ont plaidé à Addis Abeba pour "un renforcement rapide des institutions de sécurité en RDC", dans le cadre de la lutte contre les ex-Forces armées rwandaises (FAR) et Interahamwe (miliciens extrémistes hutus), actuellement regroupés au sein des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).
AFP