Radio Okapi
17/09/07
Un journaliste américain de Christian Science Monitor, un du quotidien rwandais New Times et deux correspondants congolais de la Voix d’Amérique et de Canal Afrique ont été soumis à un interrogatoire samedi au bureau de Renseignements militaires avant d’être relâchés. Ces journalistes venaient d’effectuer une série de reportages à Kitshanga dans le Masisi sur les événements qui ont récemment affecté la région, rapporte radiookapi.net
Selon Jack Kahora, l’un des journalistes, le colonel Delphin Kahimbi, commandant second de la 8e région militaire, a dit qu’il interdit aux journalistes de se rendre dans le territoire contrôlé par Laurent Nkunda car ce dernier est sous embargo médiatique. «On nous a demandé qu’on puisse auditionner nos éléments et qu’après cette audition, l’armée doit dire ce que nous pouvons diffuser. Nous pensons que ce système de censure n’est pas une bonne pratique pour des médias aussi indépendants pour lesquels nous travaillons », a expliqué le journaliste.
De son côté, le commandant adjoint Delphin Kahimbi justifie cet acte par le fait que l'armée est censée sécuriser les journalistes, en cette période où la sécurité n'est pas totalement rétablie sur l'ensemble de la province : « Il n’y a pas eu interpellation. Personne n’a été interrogé. La nuit quand ils ont été acheminés au bureau de Renseignements militaires, c’était pour comprendre exactement le reportage qu’ils ont fait avec Laurent Nkunda. Ceux qui disent qu’ils ont été empêchés ou interdits de faire le reportage de ce côté là, c’est faux et archifaux ». Et d’ajouter. : « Il faut voir l’aspect sécurité pour les journalistes. Et quand ils se permettent d’aller dans un territoire aussi rouge que celui-là pendant une période très turbulente comme celle-ci, parce que si un journaliste est atteint par une balle, c’est l’armée qui sera la première à être pointée. Ils ne peuvent pas s’exposer au danger pendant que nous les autorités, sommes en train de voir »
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