Thaddeus Musenge
Lagos, 15/08/07
À un âge où il serait tout à fait légitime de jouir d'une retraite méritée à cause d'un service rendu généreusement à son pays, celui que les kinois ont adopté sous le sobriquet affectueux de Koko Swing n'arrête pas de sillonner la République Démocratique du Congo. C'est sûr que les congolais auraient souhaité voir le premier ministre faire montre du même zèle, de la même présence proche du peuple. Seul Internet nous permet de suivre la vitesse de croisière de ce familier du climat équatorial. En un temps record Mr Swing a été dernièrement à Lubumbashi pour y recevoir des honneurs académiques, la semaine d'après on nous faisait savoir qu'il a dû «prendre ses jambes à son cou » fuyant des jets de pierres à Rutshuru. Et c'est de Kisangani qu'on nous apprend qu'il a ouvertement contredit le Général Amisi dans ses propos dont la portée a été déjà dénoncée par beaucoup. C'est qu'à part leur imprudence et leur injustice, elles démontraient que Kinshasa continue de se montrer disposé à utiliser la force contre les congolais comme NKUNDA et les dissidents du Sud-Kivu, au lieu de se montrer intransigeant contre les FDLR. Une option absurde et qui pourrait se révéler suicidaire, surtout quand on sait que Kinshasa utilisera ces génocidaires pour grossir son armée que l'on dit déjà composée d'angolais. Mais disons tout de suite que Mr William Lacy Swing n'est pas en train de contredire le commandant des Forces terrestres, car ce dernier ne faisait que rapporter fidèlement le message du commandant suprême des forces armées. C'est pour dire de quel rang diplomatique il fait partie ! N'empêche, le vieux routier des complexes intérêts qui maintiennent la contradictoire Monuc au Congo s'est empressé de rectifier le tir au micro de la radio de l'ONU en niant clair et net le soutien de cette mission à la décision annoncée par le haut commandement des FARDC de suspendre les opérations contre les sanguinaires FDLR.