Antoinette K. Kankindi
Nairobi, 24/03/07
Nous sommes arrivés au point où il faut se demander : mais qui a sonné la récréation et quand ? En tout cas le coup de sifflet ne semble pas avoir été entendu, et pour cause, ce que certains appellent déjà la quatrième guerre de Kinshasa vient de prouver une fois encore que la diversion continue! Sommes-nous en voie d’assister à l’infantilisation d’un peuple par ses propres dirigeants, qui pour une fois, au moins pour la dite communauté internationale, venaient d’être élus démocratiquement ? La RDC serait-elle en train d’émuler le Zimbabwe ? Chercher la tête de Bemba veut littéralement dire chercher la tête d l’opposition. Et comment veut-on une démocratie si l’on ne veut pas d’une opposition ? Des questions rhétoriques en effet, car le coup de théâtre de cette semaine à Kinshasa, ne semble pas seulement viser l’opposition. On dirait plutôt qu’il vise à museler la clameur de tout le pays qui prend de plus en plus de l’ampleur au fur et à mesure que la trahison s’ourdit à partir de la haute hiérarchie des nouvelles institutions du pays. Pendant que le peuple du Bas-Congo pleure encore ses morts et le sort de leur illustre fille emprisonnée, celui du Bandundu est littéralement sidéré de s’entendre dire, aux micros des radios et TV locales et étrangères, que ses localités font partie de l’Angola. On ne peut vraiment pas s’empêcher de penser à une trahison par les hautes instances de l’Etat. Réaction tramée savamment pour attraper le peuple à son propre jeu, l’Etat crie à la trahison du chef de l’opposition. Son tort étant d’avoir cru que les accords, signés avec la présidence sous l’égide des Nations Unies, entre les deux scrutins, allaient être respectés. Résultat : une diversion assurée et la chance pour les FARDC de faire ce qu’ils savent mieux que quiconque, piller !