13 ans après le génocide rwandais, la RDC continue à vivre les massacres à grande échelle.

 El Memeyi Murangwa 

07/04/07                                            

 

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 Au moment ou le Rwanda commémore dans l’amertume l’an treize du génocide, la République Démocratique du Congo vit les moments les plus sombres de son histoire devant l’indifférence de la communauté internationale.  Il faudra s’attendre dans les jours à venir à une demande de pardon tardive qui proviendra de l’ancien secrétaire général des Nations Unies, Koffi Annan, pour n’avoir pas donner une mission spécifique à ses 17.000 gardiens de paix, affectés plus à la protection  des personnalités et à la surveillance des édifices publics.  Faisant ainsi le contraire de la mission qui est celle de protéger les populations contre le génocide lorsque leur propre gouvernement ne peut pas ou ne veut pas assurer leur défense.

En effet, le manque de compassion qui s’observe à travers le monde sur ce qui se passe au Congo n’est que le résultat de l’insouciance des décideurs politiques congolais préoccupés plus par le perdiem et l’affairisme.  A cela s’ajoute la complicité des politiciens congolais dans les massacres de leurs propres frères.  Le cas du Katanga : Purge des Kasaiens en 1991 et celui du Kivu : Extermination des Tutsi  dès 1993 à ce jour dérange les consciences.  Nombreux sont gênés de faire mention du génocide congolais, car Ils en sont eux-mêmes les auteurs.  

Ceci explique pourquoi le politicien congolais se couvre de prime abord d’une immunité pour ne pas répondre un jour à ses actes.  La constitution est révisée à souhait et taillée sur mesure suivant les besoins de la cause.  Voici aussi pourquoi les résolutions de la conférence nationale souveraine continuent à sonner faux dans les oreilles des animateurs politiques qui ont une peur bleue des décisions applicables et opposables à tous. 

La partie orientale du pays, devenu pays de refuge des genocidaires est loin de connaître la paix.  Les Interahamwe du FDLR, invités du pouvoir en place sont loin d’obéir à l’autorité locale et  sèment la mort  à travers les villages sous l’œil complice des autorités locales et d’une MONUC qui n’arrive pas à prouver qu’elle  est gardienne de paix.  Les plus avertis plient bagages quand les véhicules de la MONUC quittent un village,  les hordes de ces forces négatives débarquent aussitôt après, pillant, violant, brûlant les cases, tuant les plus aptes d’entres les hommes et prenant les enfants en otages.  Ces enfants sont utilisés en bouclier humain dans les déplacements à travers les Monts Mitumba.  Ce scénario macabre est vite relaté dans un communiqué de la MONUC, fortement médiatisé pour justifier le besoin d’une prolongation du mandat de ces casques bleus. 

A la différence du Nord-Kivu qui vit une période d’accalmie grâce à la bravoure des brigades brassées (Bravo, Charlie et Delta ) qui arrivent avec des moyens de bord à contenir les attaques des Interahamwe, Le Sud-Kivu  dans ses territoires de Walungu et  de Kabare continue d’enterrer ses morts dans la totale indifférence d’un gouvernement  ayant une vision tout à fait opaque de l’arrière pays. 

Comme pour ce faire hara-kiri, les « élus » du Nord-Kivu, 25 au total entreprennent une honteuse démarche auprès du « garant de l’intégrité territoriale », pour mettre un terme à l’assaut lancer par la Brigade Bravo contre les redoutables Interahamwe établis dans le Parc National des Virunga (Rutshuru).  Ceci n’étonne certainement pas les notables du Kivu qui connaissent parfaitement l’élan xénophobe et tribaliste du meneur de ce groupe parlementaire.  Ceux-ci se déclarent même contre le retour volontaire des réfugiés !  Etonnant pour des hommes qui ont frais en mémoire le rapatriement  vers le Rwanda, des plus de 2.000.000 de réfugiés rwandais dès la prise de Goma par l’AFDL en octobre 1996.   

Pendant ce temps à Kinshasa, la capitale, la presse sédentaire et proche du pouvoir tire à boulet rouge sur les pacificateurs des unités FARDC mixées qui combattent les forces négatives sous le drapeau national.  Elle ne se gêne même pas de venter les écarts de langage d’un autre xénophobe, candidat à la présidence de la chambre haute pour distraire une population préoccupée par l’occupation de Kahemba et  le vécu quotidien.  Drôle de façon de panser les plaies après les récents massacres du Bas-Congo et ceux de Kinshasa, le 22 et 23 mars 2007.  

Contrairement au tricolore angolais sur fonds de machette flottant à Kahemba, le drapeau congolais flotte à Kitchanga, fief du CNDP. 

Décidément, tout semble permis au Congo de Patrice Emery Lumumba !

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