Burundi Réalités
2/03/07
À en croire le communiqué du Palipehutu-FNL signé par son porte parole, Pasteur Habimana le 31 janvier dernier, le Chef de ce mouvement, Rwasa Agathon serait présentement sur le sol burundais.
Après avoir dénoncé ce qu’il appelle la ” partialité „ du médiateur, le porte parole du FNL ajoute ceci : ” Inquiets de connaître l’évolution du processus d’une part et les raisons qui sont à la base du blocage de la mise en application des accords signés respectivement le 18 juin et le 07 septembre 2006, les troupes des FNL et les membres du Parti ont sollicité la présence physique de leur commandant suprême sur terrain. Ce dernier a répondu positivement à leur demande; c’est pourquoi nous tenons à vous signifier que Son Excellence Monsieur RWASA Agathon n’est plus dans nos murs ici à Dar Es Salaam depuis aujourd’hui „.
Le FNL a toujours dénoncé le blocage du processus de paix enclenché depuis le 7 septembre 2006 par la signature de l’accord de cessez-le-feu à Dar Es-Salaam. Le mouvement rebelle attribue ce blocage à la partie gouvernementale notamment pour ce qui est de l’amnistie provisoire et de la libération des prisonniers politiques.
Si la nouvelle de la présence de Rwasa au Burundi se confirmait, il s’agirait d’une étape importante dans la normalisation de la situation qui était jusque là dans l’incertitude. Cependant, il n’est pas encore clair si le leader rebelle est au Burundi pour y rester ou s’il est seulement parti calmer les esprits de ses combattants. Les observateurs interprètent le départ de Rwasa comme un indice que ce dernier veut repositionner le FNL pour forcer la mise en application de l’accord de cessez-le-feu ou alors sa renégociation. Avec le départ pressenti de Radjabu Hussein, la vulnérabilité du gouvernement Nkurunziza et l’affaiblissement du parti CNDD-FDD, les bailleurs de fond du Burundi sont entrain de pousser doucement mais fermement vers un gouvernement d’unité nationale pour éviter qu’un chaos permanent ne s’installe au Burundi. Rwasa Agathon veut s’assurer de la part du FNL dans ce gouvernement au cas où ce concept prendrait racine. Radjabu Hussein a toujours été un obstacle majeur à la normalisation politique avec le FNL.
Le 14 janvier dernier, les dirigeants du FNL annonçaient, dans un communiqué, qu’ils n’ont jamais eu de soutien depuis la signature du cessez-le-feu et qu’ils n’étaient pas rassurés quant à leur place dans la politique interne du Burundi. ” Contrairement aux allégations du gouvernement, le PALIPEHUTU-FNL ne tombera jamais dans le piège de se servir de la force pour obtenir la nourriture de la population „, avait dit Pasteur Habimana, le porte-parole de ce mouvement. Mais il avait ajouté que les combattants du FNL ont le droit d'être nourris.
Il y a quelques jours, le journal kenyan, The EastAfrican, faisait état d’une lettre que le FNL a adressée au gouvernement Nkurunziza le 23 décembre 2006 demandant la somme de 12 millions de dollars US pour, entre autres, payer les dettes de guerre, nourrir les combattants et préparer leur réinstallation. Mais la médiation aurait signifié au chef du FNL que la demande de 12 millions de dollars ne serait pas honorée aux termes de l’accord de cessez-le-feu.
De plus, le gouvernement tanzanien aurait dit aux responsables du FNL qu’il ne continuerait pas, pour longtemps, à payer leur séjour dans les hôtels de Dar Es-Salaam tout en leur octroyant des perdiums.
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