(J.R.T.)
03/08/07
Après l’exécution du colonel Mopepe, récemment nommé inspecteur provincial adjoint de la police pour le Katanga, chargé de l’administration et de la logistique, dans la nuit du 7 au 8 juillet 2007, à Limete, ensemble avec le chauffeur Achille, l’industrie du crime vient de récidiver dans le quartier Socimat, un quartier résidentiel très coquet de Kinshasa, avec la même cruauté et la même détermination. Hier matin, des coups de feu ont crépité dans la commune de la Gombe. L’industrie du crime est passée par là, et signé un assassinat qui a plongé dans l’émoi toute la communauté belge de Kinshasa.
La victime, M. Michel Hans, sujet belge, 56 ans, résidant sur avenue Lomande n°5, a été sauvagement abattu vers 8 H 30’, au moment où il s’apprêtait à se rendre à son bureau.
Ce quadragénaire, figure bien connue dans les milieux des sociétés de construction de Kinshasa, est le directeur financier de l’entreprise « Construct Number One ».
Des habitants du quartier affirment avoir vu trois hommes en tenue civile, faire les cent pas dans ce quartier. Venus il y a quelques trente minutes plus tôt, ils ont cheminé au pas de course sur l’avenue Lomande.
Personne ne les avait suspectés jusque là, puisqu’ils donnaient l’impression d’être des travailleurs pressés d’atteindre à temps un nouveau chantier ouvert dans le quartier.
Alors qu’un calme particulier régnait dans le quartier, à 8 H 30’, une fusillade crépite subitement dans la villa occupée par le sujet belge. Quand les voisins alertés se précipitent dans cette parcelle pour s’enquérir de la situation, trois suspects en ressortent en catastrophe et tentent de s’enfuir. Sur le champ, ils sont pris en chasse. Les badauds se joignent à cette course-poursuite. A plus de 500 mètres du lieu, essoufflés, deux de ces trois malfaiteurs sont appréhendés.
Sur avenue Lomande n°5, l’appartement livre un constat poignant. M. Michel Hans étalé par terre, est inanimé. Deux blessures montrent que les criminels l’avaient tué de sang-froid, en ayant choisi de toucher un point vital. Au cou et à l’avant-bras gauche. Le corps gît dans une mare de sang.
Cet expatrié qui avait choisi la RDC comme sa seconde patrie, vient donc d’être arraché à l’affection de ses compatriotes et de ses nombreux amis.
Dans le quartier, il passait pour un habitant sympathique. Son assassinat a plongé tout le quartier dans l’inquiétude, à la suite de ce crime commis en plein jour et qui montre si besoin en était, la recrudescence de la criminalité dans la ville de Kinshasa. Une criminalité qui n’épargne ni les Congolais, ni les expatriés. Elle frappe, on l’a vu, civils et officiers supérieurs, gouvernants et gouvernés, au point que les habitants sont appelés à se prendre en charge en attendant l’intervention de la police ou des autres forces de l’ordre.
L’enquête dévoile que les criminels sont des éléments incontrôlés
Les éléments de la Haute cour militaire alertés par la fusillade, sont vite descendus dans ce quartier proche où ils ont surpris deux de trois assassins neutralisés grâce à la clameur publique.
Sur le lieu, des enquêteurs ont pu identifier les deux criminels. Il s’agit de Tamba Kibambe et Kongolo wa Kongolo, ils sont des éléments incontrôlés des Fardc dont on dit qu’ils étaient administrés par la Force terrestre.
Une trouvaille importante pour la suite des investigations est faite : une douille du fusil automatique Fa, l’arme du crime utilisée par les inciviques.
Aujourd’hui, au moment où les limiers recherchent le troisième membre de la bande, nous apprenons que l’interrogatoire des prévenus permettra, a indiqué au Phare un des enquêteurs, de découvrir les mobiles de ce crime et toute son organisation.
Car, les criminels se réfugient précipitamment derrière la thèse d’un simple cambriolage qui a tourné au drame. Mais les limiers mûs par une longue expérience, sont plutôt attirés par la thèse d’un crime parfait. Un crime commandé qui a vu le trio s’intéresser à mettre fin à la vie de M. Michel Hans, sans se préoccuper d’emporter ses biens. Il y a donc là, une main invisible qui vraisemblablement a poussé le trio criminel à commettre son sinistre besogne.
Signalons que hier, il s’est ouvert le procès en matière flagrance de l’affaire Assassinat de Michel Hans, devant le Tribunal militaire de garnison de Ngaliema.
Les prévenus aux arrêts, sont poursuivis pour association des malfaiteurs, tentative de vol à main armée, désertion et meurtre.
Kinshasa est toujours en proie à une insécurité grandissante qui requiert un renforcement de la couverture sécuritaire des habitants de la capitale. C’est là une interpellation pour les nouveaux responsables de la police.
Le Phare