El Memeyi Murangwa

12/03/07

Il est inutile de continuer à chercher des solutions miracles pour sauver le Congo (Zaïre), la seule solution est de soigner ce grand malade en s’attaquant directement au virus qui mine ce pays depuis la libéralisation par le régime Mobutu de l’exploitation artisanale du diamant en premier lieu et d’autres minerais par la suite, y compris ceux stratégiques (Uranium, Cobalt).  Apres les massacres de Katekelayi (Kasaï Oriental), la dictature trouva mieux de libéraliser l’exploitation des minerais précieux, condamnant de ce fait toute une génération à vivre de cette exploitation artisanale.  Cette mesure véritable virus servira à enrichir une minorité, la majorité de la population abandonnant l’école et l’exploitation agricole.  A voir de près le Marechal Mobutu ne cherchai pas le bien être de la population en prenant cette mesure hâtive.  Se trouvant sous pression de l’Occident pour démocratiser le pays en confiant la gestion à une personne intègre, il préféra freiner l’élan intellectuel du Grand Kasaï, contestataire de son régime et se vengea sur De Beers  pour le lâchage du pouvoir qu’il incarna depuis plus d’une vingtaine d’années.

Véritable scandale géologique, le Congo possède à lui seul, une diversité des minerais qui ne peuvent être exploité que dans une stricte réglementation, devant privilégier la création d’entreprises.  C’est le seul pays au monde ou l’habitant se permet de creuser dans sa parcelle à la recherche d’un trésor sans être inquiété par le pouvoir municipal.  Au vu des potentiels gisements de pétrole que regorge le pays, il est à craindre dans un proche avenir, une exploitation artisanale du pétrole qui provoquera surement des incendies à chaque coin de rue.  Les érosions multiples observées sur le territoire national sont le résultat palpable de ce laissé aller.  A cela s’ajoute la baisse de la qualité de l’enseignement dans les écoles causée par des enseignants creuseurs et l’affairisme.  Que dire des capitaux qui s’évadent par les frontières perméables ? 

Au point de vue sécuritaire, l’exploitation artisanale véhicule sur l’ensemble du pays, l’insécurité qui va grandissante à cause de la découverte des nouveaux gisements.  En effet on exploite à bout de fusil d’assaut et on ne peut que vendre sous protection d’un arsenal militaire, la population payant les frais des différents accrochages entre les factions armées pendant que le pouvoir en place cri au voleur pointant du doigt les pays voisins sans mettre en place des mécanismes de protection.  Ceci est la raison principale de la léthargie observée pour ce qui est de la réorganisation de l’armée.  Que dire de ces gardiens des mines artisanales en uniformes avec ordre de mission signée par la hiérarchie militaire avec mission de vendre exclusivement les cigarettes aux abords de ces gigantesques trous béants crées par ces mines à ciel ouvert ?  Il est à noter que la découverte des nouveaux gisements canalise au Congo, des trafiquants étrangers (Sénégalais, maliens, Libanais…) et surement des milices armées étrangères à la conquête de ce nouvel Eldorado.   L’occupation des villages entiers par les Interahamwe Rwandais au Kivu, les razzias des milices Ougandaises dans la Province Orientale et la récente invasion Angolaise à Kahemba (Bandundu) et ses environs s’expliquent par cette course à l’enrichissement rapide grâce aux produits du sous sol congolais. 

Pour le moment, il est difficile de calculer le manque à gagner énorme provoqué par cette exploitation honteuse des ressources nationales.  La Belgique en 80 ans a réussi à construire ce vaste pays avec les ressources locales.  Elle a su payer les salaires des fonctionnaires, la solde des militaires, honorer la couverture médicale (carte d’ayant droit) et a nourri la population par le système Poso (ravitaillement hebdomadaire), sans libéraliser  ou créer des multiples carrières d’exploitation ne profitant pas à la population. 

Pour réussir le démarrage des cinq chantiers, il est grand temps que le gouvernement se penche sur les méfaits de l’exploitation artisanale des minerais, pour enfin proposer à l’assemblée nationale un projet de loi en vue de mettre immédiatement fin à celle-ci.  La mesure est certes impopulaire, mais elle est seule capable de sauver le Congo.   

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