AFP
08/09/07
LISBONNE, 7 sept 2007 – Le président du parlement de la République du Congo, Vital Kamerhe, a rencontré l'ancien vice-président et chef de l'opposition Jean-Pierre Bemba, qui réside au Portugal depuis avril, pour savoir dans quelles circonstances il accepterait de retourner dans son pays, selon des déclarations faites à l'agence LUSA vendredi.
"J'ai voulu savoir dans quelles circonstances Bemba accepterait de revenir pour qu'ensemble, et en ayant comme objectif la cohésion nationale, il soit possible de reconstruire le pays", a affirmé M. Kamhere, en visite officielle au Portugal.
"Jean-Pierre Bemba a été vice-président, candidat aux élections présidentielles qui ont mené à la démocratie, il préside un grand parti d'opposition", a-t-il souligné.
La rencontre avec M. Bemba, membre du sénat, s'est "très bien déroulée", a ajouté M. Kamhere, en affirmant vouloir garder la primeur des détails pour le président Joseph Kabila, l'Assemblée nationale et le Sénat.
"Bemba peut retourner au Congo en toute sécurité. Il jouit de l'immunité parlementaire", a-t-il ajouté, précisant cependant qu'il s'agit d'une question "qui devra être réglée avec le gouvernement".
M. Bemba, 44 ans, est arrivé le 11 avril dans le sud du Portugal où il possède une résidence, officiellement pour soigner une ancienne fracture à la jambe et avec une autorisation du sénat l'autorisant à s'absenter pour 60 jours.
Adversaire malheureux de Kabila à la présidentielle de 2006, il avait quitté Kinshasa sous escorte de blindés de l'ONU, trois semaines après de sanglants affrontements entre sa garde rapprochée et l'armée régulière.
"Ce qui est arrivé les 22 et 23 mars à Kinshasa doit être vu comme un apprentissage de la démocratie", a affirmé M. Kamerhe faisant allusion à ces évènements.
Le 1er août, Jean-Pierre Bemba avait indiqué qu'il souhaitait revenir dans son pays pour le 15 septembre afin "d'honorer ses obligations professionnelles".
"Ce que je veux, c'est revenir en toute sécurité, avec le soutien de la communauté internationale, de l'Union Européenne et j'espère, celui de la RDC", avait-il affirmé à la presse.
Il est visé par une demande de levée de son immunité parlementaire par le parquet général, qui voudrait le poursuivre pour "atteinte à la sûreté de l'Etat" après les sanglants affrontements de mars.
Toutefois, le Sénat ne semble pas prêt d'accéder à cette requête, selon plusieurs sources parlementaires, et l'un des principaux obstacles de son retour tient aux garanties de sécurité qui lui seront accordées.
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