Communique MONUC

03/08/07

Kinshasa, le 03 août 2007: C’est avec une très grande inquiétude que la MONUC note la multiplication de rumeurs, de discours, de tracts, d’émissions de radio et de télévision, d’articles de presse, ou de manipulation des foules, faisant appel à l’incitation à la haine intercommunautaire, ethnique ou tribale, à l’intolérance, à l’exclusion et à la xénophobie.

De tels propos sont tenus et colportés avec une fréquence grandissante dans plusieurs parties de la RDC, notamment à Kinshasa et à l'Est de la RDC, en particulier dans les Kivus, où le risque de voir se creuser davantage le fossé entre les diverses communautés qui y vivent est bien réel.

Le dernier exemple en date de cette exploitation de la haine est celui des récents événements de Moba, au Katanga, où une véritable campagne a été menée contre un prétendu retour des membres d'une communauté bien précise, en l'occurrence des Banyamulenge (Tutsi congolais), qui s’étaient réfugiés dans des pays voisins du fait de la guerre.

Non seulement cette communauté s’est vue spécifiquement ciblée mais les appels à la haine diffusés par tracts et dans des émissions de la radio communautaire de Moba, ont été amplifiés pour viser tous ceux qualifiés de non-originaires, pour aboutir à une véritable campagne de désinformation contre la MONUC et le Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR), les accusant à tort de vouloir faciliter le retour de refugiés jugés indésirables. Les actes de violence et de pillage qui se sont produits dans cette localité sont le résultat direct d’un comportement répréhensible et contraire aux lois du pays.

Qu’ils soient le fruit de l’expression d’une frustration spontanée ou de campagnes délibérées, ces propos sont inadmissibles et inacceptables. Ceux qui tentent de manipuler la population pour servir leurs propres desseins, quels qu’ils soient, ne devraient pas oublier les conséquences tragiques de tels agissements dans l’histoire de la RDC et de bien d’autres pays.

Le retour à la stabilité, la sécurité et la paix en RDC ne pourra se faire que par le biais d’une véritable réconciliation nationale, à laquelle tous doivent participer, sans réserve et sans exclusive. Les populations ainsi que leurs leaders —communautaires, politiques, religieux, coutumiers— ont la responsabilité de créer les conditions qui permettront aux citoyens de ce pays de coexister en paix et d’envisager l’avenir avec sérénité.

La MONUC condamne avec la plus grande fermeté tout appel à la haine et demande instamment aux autorités congolaises de faire en sorte que ceux qui en sont responsables, répondent de leurs actes.

MONUC