Confusion autour de l’adhésion du Burundi dans l’EAC.

La Tribune

26/03/07

Le gouvernement burundais et les opérateurs économiques locaux ont étalé au grand jour, jeudi, leurs profondes divergences du vues sur l’adhésion possible de leur pays au sein de la Communauté est-africaine (CEA/EAC) de libre échange dès le 1er juillet 2007.

Le Burundi devrait, à cette date, rejoindre les trois pays membres fondateurs déjà avancés dans la construction de l’EAC, à savoir l’Ouganda, le Kenya et la Tanzanie.

Du côté du gouvernement burundais, les préparatifs seraient presque terminés au niveau des textes réglementaires à ratifier pour que le pays adhère de manière effective à l’EAC à la date du 1er juillet prochain, a dit le ministre du Commerce et de l’Industrie, Donatien Nijimbere.

Mais les textes à eux seuls ne suffisent pas, a rétorqué le président de la Chambre de commerce et d’industrie du Burundi (CCIB), Didace Nzohabonayo.

Après une décennie de guerre civile, plus aucune industrie nationale digne de ce nom n’est debout pour soutenir la concurrence d’un maillon déjà faible économiquement comme le Burundi au sein du grand marché sous-régional de libre échange, a encore affirmé le président de la CCIB.

Expliquant qu'il ne s’agit pas d’adhérer pour le simple plaisir de figurer sur la prestigieuse liste des pays membres de l’EAC, le représentant en chef des hommes d’affaires burundais a demandé un moratoire de quelque temps en vue d’une remise à niveau du tissu industriel national.

Il reviendrait, là aussi, au gouvernement burundais de dégager les moyens financiers et les facilités administratives nécessaires pour aider à la redynamisation des industries locales appelées à soutenir la concurrence régionale tant redoutée par les opérateurs économiques nationaux, a ajouté Nzohabonayo.

La très méfiante Chambre de commerce et d’industrie du Burundi demande en outre au gouvernement de ne pas foncer la tête baissée dans la grande inconnue du moment que constitue l’EAC, en suggérant, entre autre, des mesures conservatoires du monopole de certaines industries stratégiques nationales prometteuses d’un bel avenir économique et financier et qui donneraient des emplois aux citoyens burundais.

Au Burundi, le débat sur l’intégration économique sous-régionale est monté d’un cran, jeudi, au deuxième jour d'une visite de travail de 72 heures qu’effectue actuellement à Bujumbura le Secrétaire général de l’EAC, Amanya Mushega, venu s’enquérir justement de l’état d’avancement des préparatifs d’adhésion du pays à cet important marché de libre échange qui intéresse également le Rwanda voisin.

 

La Tribune

 

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