Kivupeace
22/07/07
Sans doute que le mal prend de plus en plus une forme inquiétante dans cette nouvelle démocratie et si l’on ne le combat
pas il risque de compromettre à jamais le ‘’difficilement acquis’’ processus de consolidation de la démocratie.
Les ONGS de droits de l’homme s’inquiètent mais elles ne se limitent qu’à dénoncer, elles n’en peuvent pas plus. Le fléau a
pénétré partout, les services qui devraient normalement le combattre l’adoptent comme principe d’asseoir leur pouvoir. «
Nous devons protéger le jeune raïs contre ses ennemis » : nous adit un militaire FARDC
Les statistiques de certaines ONG de défense des droits de l’homme indiquent que plus de 500 cas de torture suivie d’
autres traitements dégradants sont signalés depuis l’investiture du Président KABILA à la tête de la jeune République que l’
on voulait plutôt démocratique, respectueuse et protectrice des droits fondamentaux de ses citoyens. Le rapport de l’
ONG Victims of Torture révèle des chiffres plus terrifiants lorsqu’elle les évalue en termes de milliers des cas de torture
jusqu’à présent signalés.
Pour tout dire ces cas sont ceux qui sont connus et de ce fait ils demeurent provisoires, d’autres sont perpétrés dans le
silence loin des caméras et les victimes miraculeusement rescapées ou des témoins traumatisés ont peur des représailles de
la part de leurs bourreaux en cas de dénonciation. Ne sachant plus où donner de la tête par crise de confiance dans les
institutions de la République dont le degré d’implication dans ces tortures n’est plus un secret, les victimes se remettent à
la volonté divine. La MONUC censée assurer la protection de la population civile ne présente que l’ombre d’elle-même,
business oblige, pendant que les Organisations de défense de droits de l’homme se voient interdire l’accès aux lieux de
détention qui du reste sont toujours cachés.
Au Nord Kivu par contre, le mal prend de plus en plus une autre forme, l’épuration ethnique ; car les victimes sont
principalement sélectionnées au sein d’une même communauté ethnique. Tenez, en l’espace de deux semaines
seulement, BWANA CHUI, un Munyarwanda congolais est trouvé mort par strangulation, après avoir subi les supplices les
plus atroces et inimaginables : son corps a subi les douleurs d’un fer-à-repasser branché à l’énergie électrique, ses cotes
ont été brisées l’une après l’autre, ses organes génitaux ont été atrocement arrachés. Deux jours après un autre sujet
Munyarwanda s’en est sorti avec ses lèvres fendues, la corde vocale arrachée, le pouce coupé, il a eu la vie sauve en s’
échappant après avoir réussi à distraire ses bourreaux. Un troisième qui est un militaire de la brigade mixée et
Munyarwanda, s’est vu briser les membres supérieurs et inférieurs ainsi que les cotes à l’aide d’un marteau avant de mourir
également étouffé.
Dans la soirée de ce samedi 21 juillet vers 20h00, le chauffeur de l’ancien conseiller du Gouverneur de la province du Nord-
Kivu Eugène SERUFULI a échappe bel à la mort après un kidnapping alors qu’il remettait le véhicule de service au bureau,
les téléphones ravis lui ont sauvé la vie.
Ajouter à cette liste les milliers d’autres Rwandophones qui pullulent les gnoufs du service de renseignements militaires
communément appelé T2 ainsi que les amigos d’autres services de l’Etat en province du Nord-Kivu et dont le motif d’
arrestation demeure un mystère. Ils auraient été cueillis dans la rue à cause de leur faciès qui déplairaient à leurs
bourreaux. Certains auraient été acheminés à Kinshasa, d’autres au camp militaire de RUMANGABO à environ 50 km au
nord de la ville de Goma.
Comment voudrait-on qu’il en soit autrement quand l’autorité provinciale elle-même se verse dans l’irrégularité par des
arrestations arbitraires, des séquestration, des tortures, des enlèvements et des détentions illégales suivis de transfert
clandestin des accusés à Kinshasa alors qu’à la limite ils seraient accusés de délits de droit commun et donc justiciables
devant leur juge naturel qui est celui du lieu de leur résidence ou du lieu où se serait perpétrée l’infraction, sachant que
les faits avoués portés à leur charge constitue bel et bien une infraction de faux en écriture, bref des manœuvres qui en
cachent d’autres.
Les hommes de loi quant à eux, débordés par la cruauté avec laquelle se commettent ces exactions, surtout par l’
implication des mains politiques, optent pour le silence de peur de perdre le seul embauche qui, bien que régulièrement ne
leur rapportant pas grand-chose, leur permet également d’user d’irrégularité pour survivre sur le dos du même citoyen qui
en fait les frais.
Devant l’ampleur exponentielle qu’affichent de plus en plus ces abus, l’on est porté à croire que le Nord-kivu en général
et la ville de Goma en particulier, constitue une jungle où seuls sont appelés à survivre les détenteurs d’armes à feu.
Qui vivra verra, Goma attend un sauveur !
La rédaction www.kivupeace.org